Bien qu’elles soient essentiellement appliquées aux projets de développement informatique, les méthodes agiles sont des pratiques adaptées à la gestion de tous types de projets. Basées sur quatre valeurs déclinées en douze principes, elles visent une meilleure réactivité face à un environnement en constante mutation ainsi que la satisfaction totale du client. Hors, dans les très petites entreprises (moins de dix employés), l’entière satisfaction du client et la capacité d’adaptation sont des impératifs de survie.

Une littérature abondante tend à décrire les PME et les TPE comme des organisations non formalisées n’utilisant pas ou peu d’outils de gestion et dans lesquels la logique d’opportunité et la polyvalence des acteurs sont la clé de la réussite. Nous posons néanmoins l’hypothèse qu’une très petite entreprise peut s’inspirer des méthodes agiles pour formaliser une forme d’organisation lui permettant d’accroître ses performances. Pour tester notre postulat, nous avons sélectionné les pratiques pertinentes issues des méthodes agiles et nous les avons soumises au dirigeant d’une très petite entreprise active dans le domaine de la publicité.

Une succession d’entretiens, composé d’une interview directive et de plusieurs interviews semi-directives, nous a permis de récolter une grande quantité d’informations sur le fonctionnement et les aspirations d’un dirigeant de très petite entreprise. Nous nous sommes ensuite inspirés des réponses obtenues pour adapter les pratiques agiles décrites par l’Agile Alliance. Notre méthodologie et la disponibilité de notre répondant nous ont permis de déceler les éléments fondamentaux à utiliser, à adapter et à formaliser. Notre résultat se matérialise donc par le déploiement de quelques outils de gestion inspirés par les pratiques agiles. Ils permettent notamment l’optimisation de la gestion du temps, du suivi des activités et de la communication entre les parties prenantes.

Notre démarche, concentrée sur une seule entreprise, ne nous permet pas de conclure à des généralités. Nous n’aboutissons donc pas à la description d’une organisation générique à l’image, par exemple, de la méthode SCRUM. L’adaptabilité est une valeur tellement essentielle qu’il nous paraît indispensable de construire des modes d’organisation sur mesure. Ces derniers, inspirés par les pratiques agiles, répondront ainsi au mieux à un contexte particulier. En outre, pour s’affranchir de certains outils trop étroitement liés à la gestion de projets et au développement logiciel, nous recommandons également de puiser des idées dans les courants de pensées proches de l’agilité (lean management, total quality management, gestion par les valeurs, adhocratie, etc.).

Si nos propositions opérationnelles ne sont applicables qu’au cas étudié, notre méthodologie pourra par contre être réutilisée pour mener à bien d’autres démarches de formalisation d’un mode d’organisation inspirées par les méthodes agiles. Nous pensons également que nos conclusions mettent en évidence quelques constats et écueils pouvant faciliter le travail d’analyse lors d’une application dans un autre cas. Finalement, nous ouvrons aussi la voie à d’autres recherches, notamment sur le thème des systèmes d’information et de l’utilisation du business process management dans les très petites entreprises.

Publié en octobre 2013

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